Qui-a-t-il dans une montre bracelet ?

Qui-a-t-il dans une montre bracelet ?

9 janvier 2019 Non Par Hélène Tierse

Parmi les innombrables pièces qui font la montre bracelet il y a l’échappement. C’est certainement l’élément le plus important d’une montre mécanique.

Les palettes des ancres des montres sont des petits morceaux de rubis synthétique encastrés dans le corps en acier de l’ancre où ils sont fixés avec une minuscule goutte de gomme-laque ou plus couramment aujourd’hui avec une colle spéciale.

Pattes de freinage dans la montre bracelet

La roue d’échappement, entrainée par le ressort moteur ou le poids, ne tournera pas plus loin que son axe. Les pattes de l’ancre, qui saillent entre ses dents, la gênent de ce fait énormément. Il y a toujours l’une des dents de la roue d’échappement qui est en contact avec l’une des deux palettes de l’ancre en un point appelé le repos situé sur la face de la palette de l’ancre.

Si le pendule oscille, l’ancre doit suivre ce mouvement. Pour ce faire, la pointe d’une dent de la roue d’échappement, qui appuie constamment sur la patte de l’ancre (palette), glisse du repos situé sur le côté vers le plan d’impulsion sur la face de la palette de l’ancre.

La roue d’échappement

La roue d’échappement a enfin la possibilité de se déplacer un petit peu. La dent de la roue d’échappement glisse sur le plan d’impulsion parfaitement lubrifié et continue de pousser ainsi l’ancre encore plus loin de sa position d ‘origine. L’ancre, en tant qu’organe à deux bras, doit pouvoir transmettre l’énergie qu’elle reçoit par son bras à l’extrémité duquel se situe la fourchette. De cette façon, l’ancre fournit au pendule le peu d’énergie dont il a besoin pour osciller régulièrement. Par la suite, la dent de la roue d’échappement glisse du plan d’impulsion (chute) tandis que de l’autre côté de l’ancre, la dent suivante tombe sur le repos de la deuxième palette (repos).

Le pendule

Le pendule est, pour des raisons évidentes, inadapté aux instruments horaires portables. Les inventeurs de la montre de gousset furent donc confrontés au problème de construire un instrument pouvant fonctionner quelle que soit sa position. Une pendule donc, qui continuerait d’indiquer l’heure même si son propriétaire décidait de marcher sur les mains, à condition bien sûr qu’elle ne tombe pas de sa poche à ce moment-là.

Le problème visant à réduire à zéro la dépendance de l’organe réglant par rapport à la pesanteur ne commença à être réellement résolu qu’avec l’invention du spiral de balancier. Cette évolution majeure dans le domaine des techniques d’horlogerie est due l’illustre savant hollandais Christian Huygens, inventeur de génie, qui utilisa pour la première fois en 1675 un fin fil faisant ressort qu’il avait tourné en spirale pour rendre l’organe régulateur plus précis.

L’échappement libre

L’invention de l’échappement libre à ancre par l’horloger anglais Thomas Mudge (1715-1774) marqua l’étape suivante de l’horlogerie vers des montres de précision robustes et peu sujettes aux défaillances, que nous continuons d’ailleurs à utiliser aujourd’hui sous une forme améliorée.

La différence fondamentale entre l’échappement « libre » à ancre et les autres types d’échappement est que sur le libre, les pendules ou balanciers restent constamment liés à l’échappement et sont en permanence soumis aux influences du mouvement. Ainsi, l’organe régulateur reçoit certes de l’énergie mais il en perd également du fait de cette liaison permanente.Le balancier de l’échappement inventé par Thomas Mudge ne connait pas ce type de problèmes. En effet, il se retrouve complétement libre après l’impulsion par l’ancre, d’où le nom d’échappement libre » à ancre. L’appellation est toutefois quelque peu ambiguë car c’est le balancier et non l’échappement qui est ici « libéré ».